Saint Claude: capitale mondiale de la pipe ?

Saint-Claude et son histoire.

Saint-Claude est une commune française de 10 000 habitants située dans le sud du département du Jura, au cœur du massif du Jura. La ville est bâtie au fond d’une vallée à la confluence entre la Bienne et le Tacon. Non loin de la Suisse, Saint-Claude est distante de 60 km de Genève et de 57 km de Lons-le-Saunier. Les habitants de Saint-Claude se nomment les sanclaudiens et sanclaudiennes. Saint-Claude est aujourd’hui considérée comme étant la capitale mondiale de la pipe, mais comment cette petite ville jurassienne a-t-elle pu obtenir cette renommée mondiale ? Pour comprendre cela, je vous propose de retracer l’histoire de la ville et de ses artisans…

La ville de Saint Claude

Les origines spirituelles de Saint-Claude

L’histoire de Saint-Claude commence au Ve siècle avec la création d’un monastère par deux frères moines et abbés, Romain et Lupicin. Ces moines ont été séduits par le silence des lieux, propices à la prière et à la méditation. La cité se construit autour du monastère, et se trouvant à la confluence entre la Bienne et la Tacon, elle est tout d’abord nommée Condat, du celte Condate qui signifie « confluent ».

A la fin du Ve siècle la cité change de nom pour Saint-Oyend-de-Joux, du nom de l’abbé Oyand. En 639, Saint Claude devint moine dans l’abbaye nommée Saint-Oyand, il mourut le 6 juin 699. Son corps fut retrouvé intact plus de quatre siècles et demi plus tard, en 1160. La ville de Saint-Oyand change alors de nom pour Saint-Oyand-Saint-Claude et devient un haut lieu de pèlerinage. Au XVe siècle, saint Claude étant vénéré par le Louis XI, la ville garde le seul nom de Saint-Claude et restera un lieu privilégié des pèlerins.

Du crucifix à la pipe

La ville de Saint-Claude étant une des étapes sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, les moines (qui sont tourneurs sur bois depuis le VIIe siècle) confectionnent des objets de piété en bois tels que des crucifix et des chapelets. Ces moines forment petit à petit des artisans, ce qui donna lieu à la création de la première tournerie à Saint-Claude.

Les artisans développent la production d’objets en bois et l’étendent en fabriquant des jouets (toupies, sifflets et crécelles) pour que les enfants des pèlerins puissent jouer pendant les pèlerinages. Les ateliers tourneurs se multiplient par la suite. Les principaux matériaux utilisés sont alors le bois, l’os et l’ivoire.

Mais c’est avec l’introduction du tabac en France, et plus précisément du tabac à fumer, que les ateliers tourneurs se sont adaptés en fabriquant des tabatières et des pipes en bois local, le buis. Les artisans pipiers de Saint-Claude se forgent au fur et à mesure une dextérité et un savoir-faire inégalé.

L’art de la pipe à la française mondialement reconnu

Au cours du XIXe siècle la pipe sanclaudienne connaît une évolution. Le buis était en effet le bois utilisé jusqu’alors pour la conception des pipes, mais ce bois donne un goût âcre à la fumée. C’est vers 1855 qu’un négociant de passage à Saint-Claude présente à un tourneur sanclaudien une pipe, dont le fourneau ne brûle pas, taillée dans un bois lourd et de couleurs foncée, il s’agit en fait de la première pipe confectionnée dans de la bruyère. La pipe en bruyère arborescente offre effectivement une grande résistance à la chaleur et au feu, ce qui permet alors de déguster les volutes de fumée du tabac de manière optimale. Les artisans sauclaudiens abandonnent alors le buis au profit de la bruyère. La pipe de Saint-Claude fait alors des émois auprès des amateurs. Les ateliers se multiplient tels que Chacom ou Butz-Choquin, et les artisans produisent de plus en plus de pipes de haute qualité, un savoir-faire mondialement reconnu par les fumeurs de pipe. La production se diversifie davantage en proposant des pipes avec de nouvelles formes et couleurs. Des artisans deviennent alors des maîtres-pipiers, le statut ultime au sein des artisans pipiers.

La confection de la pipe maîtrisée et perpétuée

C’est en 1966 que Saint-Claude jouit d’une notoriété plus importante en matière de pipe, avec la création de la Confrérie des Maîtres-Pipiers de Saint-Claude (associant loi de 1901) initiée par Edgar Faure. La Confrérie, « Ambassadrice de l’importante industrie de la pipe de Saint-Claude », fait la promotion du savoir-faire des maîtres pipiers et élit chaque année Le Premier Fumeur de Pipe de France. Edgar Faure fut élu le « Premier Fumeur de pipe de l’année », suivi depuis par d’autres personnalités telles que Jean Richard, Nino Ferrer, Michel Drucker, Jacques Faizant, Dominique Strauss-Kahn… Pour chaque personnalité élue, Paul Lanier (meilleur ouvrier de France en 1991) sculpte une pipe au portrait de la personnalité intronisée, perpétrant ainsi la tradition de la pipe sculptée de bruyère, dont on peut admirer de nombreux modèles au Musée de la Pipe et du Diamant de Saint-Claude. La confrérie compte aujourd’hui plus de 1000 adhérentes en France et dans le monde entier, ce qui permet à Saint-Claude de conserver sa notoriété.

Si Saint Claude a joué un rôle précurseur dans le monde de la pipe, il n'en demeure pas moins que de nombreux pays et villes aujourd'hui pourraient revendiquer le titre de "capital mondiale de la pipe". Citons par exemple l'Italie avec Pesaro où l'on trouve un nombre impressionnant de fabricants industriels et d'artisans, le Danemark bien que l'une des plus grande marque "Stanwell" est exportée sa fabrication en Italie, L'Irlande avec les célèbres pipes Peterson etc. ...

Cependant l’histoire de Saint-Claude et de la pipe française continue avec Fumer Chic. Retrouvez notre sélection des meilleures pipes sanclaudiennes avec les marques comme Chacom ou Butz-Choquin. Laissez vous aussi tenter aussi par les pipes étrangères (italiennes, hollandaises et irlandaises) qui n’ont pas à rougir face aux françaises.

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